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Les maux des mots
9 décembre 2009

Développement durable

Celui là on ne peut  plus y échapper, surtout au moment du sommet de Copenhague.
C'est le mot clé de l'actualité, celui qui ne l'utilise pas est le dernier des ringards.

Si vous ne le trouvez pas en lisant un journal, c'est anormal.

Même dans une revue technique du plus gros pollueur, vous le trouverez à tous les coups.

Ces mots forment un oxymore, c'est dire un assemblage de deux mots antagonistes l'un disant le contraire de l'autre, comme par exemple de l'eau sèche ou une chaleur glaciale.

Examinons chaque mot:

  • Développement : nom commun masculin créé au XVème siècle et dont le Robert énumère les significations : action de déployer, croissance, épanouissement, hypertrophie, essor, extension, progrès, rayonnement, expansion, exposé, détail
  • Durable : adjectif né vers 1050 de nature à durer longtemps, permanent, stable, profond, solide, vif, vivant

Le tandem développement durable est utilisé dans le sens qu'à l'avenir, l'environnement de la planète reste viable.
Or, développement sous entend une croissance sans fin qui se heurtera aux ressources de la planète qui ne sont pas illimitées.
Un jour, nous manquerons de combustibles : pétrole, charbon, uranium et même bois car il n'y en aura pas assez pour tous. Certains métaux deviendront difficiles à extraire et comme il faudra de plus en plus d'énergie pour aller les chercher, ça finira en impasse.
Ce qui existera toujours, c'est le vent qui avait permis les voyages en mer, de moudre le grain, de pomper l'eau dans les polders, et maintenant de produire de l'électricité.
La pluie continuera de tomber pour alimenter les ruisseaux les rivières et les fleuves utilisés jadis pour moudre le grain, scier le bois, forger le métal, et depuis un petit siècle pour faire de l'électricité.
Le monde a découvert très récemment le soleil qui peut chauffer l'eau, produire de l'électricité jusqu'à un certain point car les métaux rares s'épuiseront et même fondre le métal.
Nous nous trouvons face à une chose impossible : croissance continue qui nécessitera de puiser toujours dans les ressources limitées de la planète et ceci pour toujours ...... mais comment faire sans?

Il est étonnant que le monde ne sache pas s'accommoder de stabilité.
Produire autant que l'année passée, c'est inconcevable et une société commerciale qui ne produit pas plus voit fuir son capital. Pas de croissance = la mort. Mais croissance infinie = la mort!

Il existe un mouvement qui se cherche encore et qui a été initié par les travaux du Club de Rome et ceux de Nicholas Georgescu-Roegen, économiste, mathématicien et philosophe des sciences, américain d'origine roumaine qui a créé le concept d'a-croissance ou décroissance, en définissant un système qui permette au monde de continuer à vivre avec des ressources de plus en plus rares, sans avoir recours à l'outil millénaire pour régler le problème : la guerre. À l'inverse Nicholas Georgescu-Roegen a prôné la véritable finalité immatérielle de l'activité bioéconomique: la joie de vivre.

Si vous voulez en savoir plus sur ses travaux cliquez ici :http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Nicholas_Georgescu-Roegen

Les anglos saxons ont été plus francs pour décrire leur développement durable : sustainable growth, ou croissance soutenable, ce qui est aussi un oxymore quand on considère l'avenir des ressources de la planète.

J'espère que vous lirez les mots "développement durable" d'un autre oeil.

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Les maux des mots
  • Il y a 30 ans, on l'appelait "l'hexagonal", à présent on parle souvent de "tendance". Cela consiste à inventer un mot alors qu'il en existe déjà un ou plusieurs, torturer un pauvre mot qui n'avait pas fait de mal, balancer en plein visage un terme exotique
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